Promenade découverte à Ramat Hanadiv

Ramat Hanadiv

Au nord d’Israël, en Haute Galilée, se trouve Ramat Hanadiv (la colline du Bienfaiteur), entre vue mer et sentiers sauvages. Situés à l’extrémité sud du Mont Carmel, à mi-chemin de Zihron Yaacov et de Binyamina, ces jardins paysagers et parc naturel dédiés à la mémoire du baron Edmond de Rothschild et de son épouse Adélaïde, offrent des attractions séduisantes.

Le Memorial Gardens attire les visiteurs par sa tranquillité rare. L’atmosphère calme vient de la nature du lieu : bancs de pierre pour se reposer, espaces verts, végétation variée et senteurs délicieuses. Combinaison gracieuse de tradition européenne et de style méditerranéen, les jardins soignés et méticuleux reflètent l’héritage du baron de Rothschild.

L’entrée du site se partage en cinq allées pavées symbolisant les cinq frères fondateurs de la dynastie Rothschild. Elles mènent respectivement vers le jardin de la cascade, celui de la rose, du palmier, des odeurs et de l’amphithéâtre pour des concerts en plein air. Elégante et bien ordonnée, la promenade invite à flâner, à respirer les parfums et à regarder les papillons, pour une expérience unique et riche. Détail pratique important : la plupart des chemins sont accessibles aux personnes handicapées et à mobilité réduite, aux poussettes et chaises roulantes.

Magnifiquement conçu, cet espace de huit hectares et demi, créé en 1954, propose de vastes pelouses ombragées par de grands arbres et arbustes, des variétés de roses, des fleurs colorées et des plantes qui s’épanouissent au fil des saisons. Garrigue, caroubier, pin d’Alep, blé sauvage, onagre, vigne suspendue, conifères et plantes d’Israël créent ainsi un admirable kaléidoscope végétal entre zones cultivées et espaces naturels. En tout, Ramat Hanadiv comprend 617 espèces dont 42 considérées comme «rare». Depuis son ouverture, le site compte également une pépinière qui l’approvisionne à la demande. De plus, un énorme compost organique naturel est formé avec toutes les feuilles, brindilles et branches cassées recueillies dans le jardin. Déchiquetés mécaniquement, les végétaux dégagent une odeur agréable, riche et fruitée.

Ces larges plantations entourent le mausolée des Rothschild, crypte au cœur de Ramat Hanadiv. Avec ses 120 mètres d’altitude, le parc domine les villes et villages voisins de Zikhron Yaacov, Binyamina et Givat Ada. Il jouit d’une vue panoramique de la plaine du Sharon jusqu’aux collines de Samarie.

Les jardins sont eux-mêmes entourés d’un parc forestier naturel de plus de 500 hectares qui procurent aux visiteurs de nombreuses activités intéressantes. Pour les marcheurs, les sentiers circulaires de randonnée, adaptés aux différents types de promeneurs, sont parsemés de points d’observation. En chemin, ils peuvent contempler le paysage typiquement méditerranéen et découvrir une source cachée dans la verdure.

Pour les amateurs d’archéologie, trois sites jusque-là inconnus ont été creusés à Ramat Hanadiv. Dans la partie ouest, des restes appartenant à trois périodes distinctes sont exposés : un petit sanctuaire phénicien, un manoir hérodien et une villa rustique de la période byzantine. Trois pressoirs ont été trouvés, ce qui indique que les habitants du lieu ont travaillé la vigne et produit du vin. La partie orientale de Ramat Hanadiv dévoile un petit village hellénistique et un complexe sophistiqué de palais hérodien. Il comprend une ferme fortifiée assez grande (2.800 m2), construite et administrée par les Juifs durant la période de l’Empire romain (1e siècle avant notre ère – 1e siècle de notre ère). La ferme est entourée par un mur épais avec un large portail vers l’est qui mène à une grande cour contenant une citerne d’eau et des appareils agricoles : un pressoir et une presse à huile. Au centre du complexe, à côté de la porte, se tient le salon qui comprend le bain rituel de purification et une petite salle de bain. Les fondements d’une grande tour ont été trouvés dans le coin sud-ouest de la cour. Il semble que la ferme a été abandonnée lors de la grande révolte juive de l’an 70. Au cours de la période byzantine (5e-7e siècles), une nouvelle structure a été construite sur les ruines de la ferme antérieure. Cette dernière a aussi été délaissée lors de la conquête arabe au 7e siècle. Au Moyen Age, le bâtiment a servi de refuge aux caravanes de passage.

Le troisième site, à l’extrémité sud de Ramat Hanadiv, est un domaine datant de l’âge du bronze. D’anciens vestiges d’habitat préhistorique y ont été découverts. Dans les restes de quelque 40 monticules circulaires (tumulus), des têtes de massues, des poignards et des bijoux ont été mis à jour.

Enfin, les amoureux des animaux ne sont pas en reste. La réserve accueille une diversité de faune et de flore. Cette dernière englobe des fleurs (aubépine, arum, rose trémière, pavot, anémone, orchidée, fleur de safran et de lin, primevère), des arbres (bouleau médicinal, chêne, pin, cyprès) et des plantes comme le lierre.

La faune elle, se compose de : rapaces (grand duc, faucon, aigle), oiseaux (roitelet, bulbul, fauvette à tête noire, perdrix, mésange, moineau, pic, coucou, corneille), reptiles (serpent, lézard, gecko), prédateurs et mammifères (cerf, sanglier, hérisson, renard, musaraigne, chauve-souris), insectes (ver à soie, coccinelle, papillon, scorpion) et escargots.

Les visiteurs peuvent également admirer une cage d’acclimatation spéciale où les oiseaux de proie sont préparés à leur retour dans la nature. En effet, une partie des efforts de Ramat Hanadiv est destinée à rétablir et à préserver les espèces d’Israël car la Fondation Rothschild soutient les travaux de recherche sur la faune, la flore et l’archéologie du pays. C’est pourquoi la réserve met l’accent sur l’interaction durable entre l’homme, la nature et l’environnement.

Parmi les autres attractions du parc, les visiteurs ont la possibilité d’assister au baguage des oiseaux, de déambuler parmi les chèvres, ainsi que d’assister à des concerts, conférences et événements spéciaux pour les familles.

Noémie Grynberg 2012