Latrun, carrefour des conquêtes d’Israël

Le nom actuel de Latrun est une distorsion du vieux français Le Toron des Chevaliers (la tour des Chevaliers), nom désignant la forteresse croisée construite sur le haut de la colline. Le site historique de Latrun se situe sur l’ancienne route menant de Jérusalem à Jaffa en passant par Ramleh et croise celle conduisant à Gaza et Ashkelon, au carrefour entre la vallée d’Ayalon, les monts de Judée et la vallée de la Shephelah. De par sa situation stratégique privilégiée, Latrun fut de tout temps le témoin de l’Histoire mouvementée des conquêtes d’Israël.

Latrun, au carrefour de Jérusalem, Jaffa et Ashkelon, sise entre la vallée d’Ayalon et de la Shephelah et les monts de Judée, a été de tout temps un passage stratégique reliant la Capitale à la côte. A l’époque biblique, c’est là que Josué battit les Cananéens et que les Hasmonéens combattirent les troupes gréco-syriennes. Latrun fut ensuite une base romaine durant la guerre qui mena à la destruction du Second Temple de Jérusalem et à la révolte de Bar-Kokhba.
Les vestiges d’un village juif ont été découverts sur le site archéologique situé entre Modiin et Latrun. Les archéologues estiment que ce village a été détruit par les Romains à l’époque des Hasmonéens, après le soulèvement de Bar-Kokhba. Plusieurs pièces, fosses d’eau, maisons de tissage et mécanismes destinés à la production agricole ont été retrouvés dans ces vestiges. Au centre du village, les restes d’une synagogue datant du deuxième Temple ont également été découverts.
Plus tard, Latrun devint un centre byzantin. Puis, au 7e siècle, elle servit comme importante base militaire arabe lors de leur conquête de la Palestine.
Les Croisés et Richard Cœur de Lion se battirent également à Latrun. Puis, ce fut au tour de Saladin qui détruisit la forteresse croisée de la colline de Latrun, qui conserve encore ses ruines datant du 12e siècle.
Au 14e siècle, les Chrétiens rebaptisèrent le site ‘’la maison du bon voleur’’, en l’occurrence St. Dimas, le voleur repenti crucifié avec Jésus.
En 1890, un monastère de moines trappistes fut construit, réputé pour son vin.

L’époque contemporaine
En 1917, lors de la Première Guerre mondiale, l’armée britannique lança deux offensives qui débouchèrent sur la prise de Jérusalem.
Légèrement au nord ouest de Latrun, le gouvernement du mandat Britannique érigea une forteresse dominant le carrefour routier ainsi que la station de pompage de Rosh ha-Ayin-Jérusalem et son pipeline d’eau. Pendant le Seconde Guerre mondiale, les Britanniques établirent un camp de prisonniers près de cette station d’eau et un autre pour interner les combattants Juifs clandestins et les meneurs du yishuv, ainsi que les membres dirigeants de l’Agence Juive plus tard en 1946.
En 1948, durant de la guerre d’Indépendance, la forteresse policière de Latrun et son carrefour routier se révélèrent des positions clés lors de la bataille de Jérusalem. Les forces israéliennes firent plusieurs efforts, sans succès, pour les récupérer afin de faire passer des convois pour approvisionner la capitale assiégée. Bien que la route principale de la capitale fut coupée à Latrun, la Légion arabe échoua dans sa tentative de fermer complètement la ceinture autour de Jérusalem.
Au début de juin 1948, alors que les combats s’intensifiaient, une nouvelle route, celle de la  »Burma’’, fut tracée à 3 km de Latrun, mais hors de portée des tirs arabes. Elle devint une route parallèle à la route principale bloquée, permettant ainsi aux forces israéliennes d’approvisionner en hommes et en armements la capitale assiégée.
Suite à l’accord d’armistice signé avec la Jordanie en 1949, toute la région de Latrun, y compris le monastère et la forteresse policière, restèrent aux mains des Jordaniens, sorte d’enclave ou de no man’s land s’interposant entre les positions jordaniennes et israéliennes. En violation de l’agrément signé sous l’auspice des Nations Unies, les Arabes firent sauter la station de pompage afin de priver les Juifs de Jérusalem d’approvisionnement en eau.
Lors de la guerre des Six Jours, en 1967, Latrun tomba aux mains des forces israéliennes, pratiquement sans combattre. Ainsi, la route menant à la plaine côtière put enfin être rouverte.

Tourisme et loisirs
Aujourd’hui, Latrun accueille plusieurs sites et attractions touristiques en plus de ses ruines historiques. Ainsi, le parc miniature Mini Israël est le site touristique le plus récent et le plus populaire d’Israël. Sur 4,5 hectares, on peut découvrir la reconstitution précise à l’échelle d’1/25 des villes, quartiers, paysages naturels, monuments et lieux saints des différentes religions, sites archéologiques en Israël, tous réunis en un même « village ». Plus de 350 maquettes, 70.000 plantes miniatures, quelques 25.000 personnages animés reconstituent les paysages d’Israël.
On peut également venir visiter le Mémorial des unités de blindés de Tsahal, situé au pied du Monastère.
Enfin, en 2002, Moshé Katsav célébra la pose de la première pierre du Musée du combattant juif organisée au Musée “Yad Lashirion” de Latroun. Le président Katsav  déclara alors : “Au nom de l’État d’Israël, je tiens à exprimer ma gratitude aux combattants de la Deuxième Guerre mondiale. Je félicite le gouvernement israélien de sa décision de créer ce musée. Il est d’importance nationale de connaître l’histoire et l’héroïsme de ces combattants.”
Le Musée du combattant juif, initiative conjointe du gouvernement israélien et de l’association Yad Lashirion, est un tribut au million et demi de soldats juifs qui ont combattu pendant la Deuxième Guerre mondiale. Son emplacement a été choisi pour le rôle qu’a joué Latroun au cours des combats lors de la guerre d’Indépendance.
Ce musée est dédié à la mémoire des actes d’héroïsme des combattants juifs de la Deuxième Guerre mondiale, des résistants et partisans juifs qui ont apporté leur contribution à la victoire sur l’Allemagne nazie, l’Italie et le Japon, ainsi qu’à la création de Tsahal et de l’armée de terre israélienne.