Le rein ou la vie

Rein

Le rein est un organe vital du corps, aux multiples fonctions. Sa défaillance peut s’avérer mortelle. Aujourd’hui, la plupart de ses transplantations se font à partir de donneurs vivants, en général de parents au premier degré.

En Israël, près de 90% des maladies néphrétiques chroniques ne sont pas diagnostiqués à temps. Un habitant sur trois âgé de 50 ans et plus souffre ainsi d’affections rénales, soit 700.000 personnes. Parmi elles, 729 Israéliens attendent un don de rein. Or en moyenne, il faut prévoir un délai d’au moins 6 ans pour obtenir une greffe. La mortalité des patients en attente de rein s’élève à environ 10%, soit une dizaine de malades par an. En regard, la mortalité des donneurs vivants avoisine les 0,03%. En 2011, 117 transplantations provenant de donneurs vivants ont été effectuées.

La procédure

Les greffes de donneurs vivants doivent être approuvées par le Centre national de transplantation du Ministère de la Santé. Si le donneur est de la famille (parents, frères et sœurs, enfants, oncles et tantes, cousins et cousines, mari et femme), le comité local de l’hôpital transmet la demande au Centre national. Le processus prend environ un mois.

Après acceptation du Comité de l’hôpital, le donneur doit subir une série d’évaluations psychologiques et d’examens médicaux. Aujourd’hui, plus besoin d’être compatible au niveau du groupe sanguin entre donneur et receveur.

Le rapport du test psycho – social mené par un psychiatre et un travailleur social est de son côté transmis au Département des donneurs. Ensuite le volontaire passe une évaluation psychologique plus approfondie en dehors de l’hôpital. Cette procédure est conçue pour s’assurer de la capacité mentale du donneur à offrir son organe.

Enfin, la Commission nationale du Ministère de la Santé s’entretient avec le donneur et le receveur. Elle remet l’approbation finale du Directeur général du Ministère de la Santé.

Une fois obtenu l’accord du Ministère de la Santé, le donneur subit des examens médicaux complémentaires à l’hôpital pendant une durée de trois à six mois afin de s’assurer que le don de rein ne mette pas en danger sa santé.

La préparation du donneur nécessite deux jours d’hospitalisation au cours de laquelle les médecins effectuent des tests sanguins et immunitaires ; des tests viraux ; des prélèvements d’urine visant à vérifier l’apport en protéines et en créatinine (molécule produite par les muscles) ; des contrôles cardiaques et pulmonaires ; une échocardiographie pour évaluer la taille et la forme des reins ; et un scanner pour estimer la structure des vaisseaux sanguins des organes. Cette information se révèle essentielle pour déterminer lequel des deux reins s’avère le plus approprié à la greffe. Les chirurgiens préfèrent généralement utiliser celui de gauche parce qu’il présente une plus longue veine. Mais ils greffent souvent le droit en raison des contraintes anatomiques (vaisseau sanguin unique sur le côté droit par rapport au vaisseau sanguins double sur le côté gauche).

L’opération est réalisée sous anesthésie générale. La laparoscopie (incision de l’abdomen) permet d’enlever l’organe par une entaille d’environ 7 cm dans le bas-ventre (coupe similaire à la césarienne). L’intervention prend environ trois heures, suivie d’une phase de réveil de deux heures. L’hospitalisation après don de rein dure approximativement quatre jours.

Après trois semaines de repos à la maison, un retour progressif à une activité complète devient possible. Cependant, le donneur ne doit pas se livrer à une activité physique intense trois mois après la chirurgie. Ce dernier continue à se soumettre à des examens médicaux de routine une fois par an. Il s’agit notamment de vérifier sa tension artérielle et son niveau de créatinine dans le sang. Après le don de rein, le donneur conserve 80 % de sa fonction néphrétique initiale.

Risques médicaux

Malgré les faibles risques encourus suite à un prélèvement d’organes sur une personne en bonne santé, ils existent toujours. En effet, toute chirurgie et anesthésie en comporte mais les méthodes modernes les minimisent. Comme pour toute opération, des complications peuvent se développer après une ablation de rein : hernie ou infection de la plaie. Mais elles demeurent rares. Par contre, un des effets secondaires fréquents de la transplantation rénale reste l’apparition d’hypertension artérielle ou de son aggravation due à la prise de médicaments antirejet. Elle peut causer des maux de tête, des troubles visuels, des douleurs à la poitrine et des essoufflements. Dans les cas graves, elle peut également provoquer des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, des lésions rénales et des dommages phlébologiques. Dans ce cas, la pression artérielle sera rééquilibrée elle aussi par une médication.

Noémie Grynberg 2012