Le chocolat : une passion et même plus … une philosophie !

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Ces dernières années, l’industrie du chocolat en Israël a fait un bon remarquable. Sa consommation ne cesse de progresser grâce à une gamme toujours plus variée et plus riche de produits et les exportations ont explosé. Un secteur de l’agro-alimentaire en pleine expansion. Symbole de volupté, objet de gourmandise et de satisfaction, le chocolat est lié à l’idée de plaisir.

En Israël, le secteur du chocolat est en pleine expansion. Entre 2001 et 2006, sa consommation a augmenté de 100%. Cet accroissement est surtout sensible l’hiver. Ce phénomène est dû, semble-t-il, au nombre croissant de produits chocolatés mis sur le marché.

Ainsi en 2005, l’industrie du chocolat a progressé de + 34,5% dans le pays avec un chiffre d’affaire de 11,7 millions de dollars. Les exportations de chocolat, cacao et bonbons ont atteint 1,9% du total du commerce extérieur avec 12,5 millions de dollars.

Entre 2006 et 2007, l’exportation de ces produits a augmenté de 208% en direction de l’Europe de l’Est, de 40% pour l’Union Européenne, de 52% pour l’Amérique du Nord et de 21% pour l’Amérique Centrale et du Sud. Seules l’Afrique et l’Asie sont en recul.

En 2007, l’industrie du chocolat, cacao et confiserie a rapporté 14,9 millions de dollars, le meilleur chiffre depuis 2003. Ce qui représente 1,4% des exportations pour l’an dernier. Le ministère du commerce extérieur confirme l’intérêt pour les produits alimentaires israéliens à cause du certificat de casherout qui connaît un engouement mondial depuis 2000, suite aux divers scandales (vache folle, salmonelle, OGM, etc.). Outre les juifs, les musulmans, les hindous et les végétariens achètent les denrées casher car elles sont considérées comme saines du fait de la supervision stricte des ingrédients.

Au niveau du marché intérieur, pour cette même année 2007, 13 mille tonnes de chocolat ont été vendues en Israël pour une somme de 727 millions de shekels. Ce qui représente une progression de 11% par rapport à l’année précédente. Aujourd’hui, les Israéliens consomment en moyenne 3 kg de chocolat par habitant et par an.

Le marché intérieur du chocolat israélien se partage entre deux grandes marques concurrentes appartenant désormais à des groupes alimentaires internationaux : Strauss-Elit et Vered Hagalil-Unilever.

Dès sa création à Ramat Gan en1933, Elit fabrique dans sa propre usine du chocolat, sous la sous-marque ‘’Para’’ (vache en hébreu, son logo). ‘’Para’’ est encore à ce jour le chocolat le plus vendu en Israël. Dans les années 80, Elit lance de nouvelles barres chocolatées, une évolution par rapport aux traditionnelles tablettes.

En 2003, le marché connaît une envolée et de nouveaux produits apparaissent. Depuis le début, Elit est resté le leader du chocolat sur le marché local.

Pour la fabrication de son chocolat, la société importe des graines de cacao. Tout le processus de tri, de nettoyage, d’écorçage, de broyage se fait ici.

L’introduction en 1986 sur le marché intérieur des chocolats Vered Hagalil Intermezzo, produits par la société américaine Karina Chocolats, a représenté une rupture du monopole d’Elite détenu depuis 1934. Pour fonctionner, l’usine installée dans les montagnes autour de Safed importe du matériel européen et envoie les employés en Allemagne et en Suisse pour être formés. Les techniciens revenus d’Allemagne servent de consultants au cours des premières étapes de la production. Un an à peine après avoir été proposés sur les linéaires, les produits Vered Hagalil ("Rose de Galilée" en hébreu) enregistrent un succès dépassant la plupart de ses propres objectifs. Karina Chocolats exporte les chocolats produits en Israël vers les Etats-Unis. Son intérêt pour Israël a été le résultat d’un récent accord de libre-échange entre les Etats-Unis et Israël donnant à ce dernier un avantage de sept pour cent sur ses homologues européens. De plus, sachant qu’une grande partie des décideurs de toutes les grandes chaînes de supermarchés aux Etats-Unis sont juifs, cela a favorisé la coopération production/distribution entre les deux pays.

Enfin, le petit dernier du chocolat israélien est Max Brenner, fondé par Max Fichtman et Oded Brenner en 1996. Il est spécialisé dans l’importation et la transformation du cacao dans le monde entier. Max Brenner a créé une gamme de chocolat en poudre avec différentes saveurs ajoutées au cours du broyage du cacao. Ces poudres comprennent de l’huile d’orchidée, du caramel, du café et de la cannelle. La diversité des goûts est aussi obtenue grâce aux différents niveaux de torréfaction des fèves provenant de pays producteurs variés, du type d’arbres, de la nature du sol et des conditions météorologiques.

L’originalité introduite par Brenner a été de concevoir un nouvel art du chocolat. Sa ligne de produits est basée sur les saveurs et les arômes du cacao en fèves de différentes origines, déclinés sous toutes ses formes : chocolat chaud, recettes traditionnelles de bonbons au chocolat ou mélangés avec des fleurs de lavande, de cardamome et de poivre noir. Comme ses deux autres concurrents, la marque est casher.

Max Brenner a développé des façons innovantes de consommer le chocolat comme le "Suckao» une boisson douce au chocolat chaud épais avec une texture crémeuse. Il propose aussi un "pot au chocolat" – un énorme pot de chocolat fondu et offre aux clients des produits à lécher à la cuillère, servis dans une soucoupe mais aussi des desserts et même des plats principaux à base de chocolat. Dans les boutiques, les clients sont invités à sentir des «pots parfumés" afin qu’ils puissent choisir la poudre sur la base de l’arôme.

Aujourd’hui, Max Brenner possède 10 magasins en Israël et distribue ses produits aux hôtels de prestige et aux magasins gastronomiques dans le monde entier, notamment Dean et Deluca à New York, British Airways, Harrods à Londres, ou encore en Australie, aux Philippines et à Singapour. Pour Max Brenner, le chocolat est une philosophie : il "dépeint le romantisme, la sensualité, la passion, l’addiction, le prestige, la chaleur, l’amour et la nostalgie."


Noémie Grynberg 2008