L’immobilier de luxe

Luxe

Aujourd’hui en Israël, de plus en plus de clients investissent dans la niche fantasque du marché du luxe. Phénomène irrationnel, l’immobilier y devient presque aussi cher que certaines grandes capitales européennes. Pour autant, il n’a pas encore atteint le niveau des quartiers les plus chics de Paris.

Israël est un petit pays dynamique économiquement, avec un marché immobilier très actif. Ces dernières années, le secteur de l’habitat de luxe a connu un franc succès avec une flambée des cours, en particulier dans le centre du pays, en contraste avec la situation internationale du logement. Au reste, Israël a réalisé un énorme bond en termes de construction de qualité, de matériaux et d’équipement ménager. Nombre de promoteurs se sont engagés dans des projets haut standing qui représentent environ 20% de tous les nouveaux logis. Et de plus en plus d’agences immobilières se sont spécialisées dans cette niche. Car malgré les hausses du coût de la vie et la crise mondiale, les catégories socioprofessionnelles supérieures continuent à vouloir se faire plaisir. Par ailleurs, pour les Juifs de l’étranger, acheter un bien de luxe sur la terre de leurs ancêtres reste un idéal. D’ailleurs, les Français représentent à peu près 30% à 40% de la clientèle haut de gamme en Israël. Parmi les autres clients étrangers, Américains, Australiens, Anglais, Vénézuéliens et même Turcs investissent dans l’immobilier de standing israélien.

Il existe en effet une très forte demande internationale pour les belles propriétés de Césarée, les penthouses derniers cris avec vue spectaculaire sur Jérusalem, ou encore les villas hollywoodiennes d’Herzlia Pituah. Les autres villes les plus prisées restent Tel-Aviv et Eilat où les propriétés de luxe en front de mer sont de loin les plus chères.

Israël connaît surtout une poussée fiévreuse de tours ultramodernes en plein centre ville ou près du centre, notamment à Tel Aviv où se trouvent les adeptes d’appartements pour milliardaires.

Les standards du haut standing demeurent principalement l’emplacement et la vue, le style architectural et le design intérieur, l’équipement électronique intégré (maison intelligente), les matériaux (robinetterie, parquet, éclairage), les prestations et les services (piscine privée, sauna, salle de gym). Par contre, l’ancien reste assez rare en dehors de certains quartiers typés de Jérusalem ou de Tel-Aviv.

On parle d’immobilier de luxe à partir de 15.000 $ le mètre carré. Cela peut atteindre les sommes de 25 à 30.000 $ le mètre carré pour certains projets de prestige : villa, maison, pavillon ou appartement conçus par de grands noms de l’architecture et du design. Au-delà de 4 millions € (20 millions de shekel), la majorité des demandes émanent d’investisseurs étrangers qui veulent acquérir un bien de luxe aux standards anglo-saxons. Ce marché en plein expansion, tout fait de neuf, profite à la vitalité économique d’Israël.

Les projets immobiliers de luxe proposent également un nouveau modèle de produit : des résidences privées haut standing d’un seul étage offrant une vue merveilleuse, principalement à Jérusalem. Dans cette tendance à la création de quartiers de haut de gamme, chaque appartement est commercialisé comme un véritable art de vivre en soi.

La vocation de l’habitat de luxe est double : investissement et/ou achat privé pour son compte propre. Dans le premier cas, l’immobilier de prestige à prix raisonnables (entre 3,5 et 13 millions de shekels) représente l’investissement d’excellence. Pour certains clients étrangers, l’objectif consiste d’abord à acquérir un bien pour les vacances avec, à long terme, la possibilité d’y vivre en cas d’alya.

De plus, comme en Israël les conditions bancaires sont favorables aux prêts et à l’investissement, l’immobilier s’avère d’autant plus attrayant. Sans compter que l’Etat hébreu ne dispose pas de loi taxant les grosses fortunes. Car avec le nouveau dispositif fiscal du gouvernement Hollande, Israël devient une des destinations favorites des nouveaux exilés fiscaux Juifs français.

Au niveau rentabilité, l’immobilier de standing progresse en moyenne de 5% à 10% minimum par an selon le marché et l’économie du pays. Soit une belle plus-value en perspective, même si ce critère ne constitue pas la motivation d’achat primordiale.

Quoi qu’il en soit, le haut de gamme ne constitue donc plus une bulle. Il s’avère un marché en bonne santé. Car malgré les remous financiers qui secouent le monde, le luxe restera toujours le luxe.

Noémie grynberg 2012