Ecologie : que fait Israël pour sauver la planète ?

Bouteilles

De nos jours, l’environnement s’avère un enjeu mondial urgent. La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, tenue en décembre dernier à Paris, a débouché sur un accord global pour sauver notre Terre. Dans le concert des 195 Etats invités à la COP21, Israël était présent avec une délégation de 70 personnes. Mais qu’en est-il vraiment de sa politique gouvernementale en matière d’écologie ?

« Comme les autres pays, nous avons intérêt à ce que le réchauffement climatique, s’il n’est pas jugulé, soit au moins ralenti – et Israël fera sa part », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dimanche 13 décembre 2015, à l’issue de la COP21.

Concrètement, où en est l’Etat hébreu au niveau de la protection de la planète ? Depuis plus d’une décennie, son approche environnementale est orientée vers le recyclage et la valorisation des déchets, atteignant aujourd’hui les 20%. Marché intérieur qui sera amené à se développer dans les prochaines années. Sans compter qu’avec plus de 600 entreprises spécialisées en Green Tech ou Clean Tech, le pays est devenu l’un des leaders mondiaux des technologies vertes.

Au demeurant, la législation écologique et la sensibilisation du public au respect de l’environnement occupent une place prioritaire dans les programmes éducatifs et le business israéliens. Ainsi, de plus en plus de mesures sont mises en œuvre en faveur du développement durable, que ce soit sous forme de subventions aux industries qui investissent dans la prévention de la pollution ou sous forme de taxes et d’amendes aux pollueurs. Déjà, 62% des emballages sont recyclés et Intel Israël se vanter d’en faire de même avec 93% des déchets solides émanant de son usine.

Toutefois, proportionnellement à sa taille, l’Etat hébreu produit beaucoup de détritus : 7 millions de tonnes par an d’ordures ménagères (OM) pour les deux tiers, de déchets industriels non dangereux (DIND) et de déchets industriels spéciaux (ou DI Dangereux).

Le traitement des déchets

Le Ministère israélien de l’Environnement a lancé un programme qui vise la réduction des déchets à la source. Pour cela, il favorise les produits sans emballages inutiles, l’achat des formats familiaux et des produits verts, la réduire de l’utilisation des sacs plastics.

Le Ministère promeut également le recyclage des bouteilles, des emballages alimentaires, des palettes de bois, des pneus, des recharges d’ancre. Depuis 2014, Israël a décidé l’amélioration les installations de transformation des déchets afin d’atteindre en 2020 le seuil des 50%. Cette politique encourage le tri sélectif pour augmenter les taux et la qualité des produits qui en sont issus. Les opérations sont effectuées dans des usines spécialisées qui séparent les différents types de résidu de façon manuelle et mécanique : plastique, papier, carton, verre, etc.

De plus, le Ministère aide les autorités locales à augmenter la proportion du recyclage et à réduire la quantité de déchets destinés à l’enfouissement par différents soutiens financiers : planification et mise en place d’infrastructure ; promotion du tri à la source ; établissement / modernisation des usines de traitement des déchets organiques urbains ; création / mise à niveau des stations de tri des ordures municipales.

Autre recommandation du Ministère, la réutilisation des produits collectés. Cette pratique s’avère aussi un moyen de restreindre la quantité de résidus. Ses avantages : baisse des coûts d’enfouissement, meilleure gestion des ressources naturelles, amélioration de la propreté de l’espace public, réduction des risques environnementaux grâce à la sensibilisation des citoyens. Par contre, les principaux inconvénients de cette forme de traitement sont : les coûts de collecte et de transformation des produits qui dépassent parfois ceux des produits neufs ; le nettoyage des déchets qui entraîne une grande consommation d’eau, de détergents et de substances polluantes.

Enfin, dans le cadre de sa politique écologique, le Ministère de l’Environnement privilégie avant tout le changement des habitudes de consommation et de comportement des Israéliens, en encourageant le réemploi et en promouvant le recyclage plutôt que la création ou l’expansion des décharges.

La préservation des ressources naturelles

Bien avant l’urgence climatique mondiale, Israël, avec son milieu semi-aride, a cherché des solutions pour palier le manque chronique de précipitation. La sécheresse alarmante de 2005-2012 a forcé le pays à devenir champion en matière de recyclage des eaux usées. Aujourd’hui, 86% à 90% des eaux usées domestiques rejetées par ses villes et villages sont traités, purifiés et recyclés, dont 55% pour irriguer les terres agricoles. Leader mondial dans la gestion de l’eau recyclée et son réutilisation pour l’agriculture, l’Etat hébreu devient donc un modèle pour de nombreuses contrées. Autre procédé pour obtenir de l’eau douce : le dessalement d’eau de mer. Sorek est la plus récente et la plus vaste des quatre usines utilisant une technique de filtration sous pression. À elle seule, elle produit chaque année 150 millions de mètres cubes, soit environ 20% de la consommation domestique nationale en été.

La qualité de l’air apparaît aussi comme une préoccupation écologique. Afin que l’atmosphère reste respirable, une start-up israélienne a développé une nouvelle technologie qui permet aux émissions de dioxyde de carbone de se faire piéger, capturer et recycler en combustible utilisable. Le dispositif représente un réel potentiel pour la lutte contre le réchauffement climatique. Il a attiré l’attention des pays qui cherchent des méthodes alternatives pour faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, principal coupable du réchauffement climatique. Enfin, une application israélienne indiquant le niveau de pureté de l’air a trouvé un écho favorable auprès des utilisateurs – et non des moindres – soucieux du niveau de CO2 ambiant : le Président américain Barak Obama lui-même en est fan.


Noémie Grynberg / Israel Magazine 2015