Israël, Terre Promise pour les retraités

La retraite représente une étape importante de la vie. Suivant le pays de cotisation et de versement de leur allocation, les seniors bénéficient d’avantages, de réductions diverses, d’une couverture sociale et médicale. Retraite française ou israélienne, comment être un pensionnaire heureux en Terre Promise ?

Les retraités ayant travaillé et cotisé en France
Israël attire de plus en plus de retraités français. Outre les raisons familiales qui poussent les seniors à quitter l’Hexagone, la Terre Promise leur offre de nombreux avantages : climat, qualité de vie (communautaire, culturelle, sociale), moindre coûts des appartements, activités, réductions diverses, etc. Israël devient ainsi un petit paradis pour ceux qui perçoivent leur retraite en euros. Comment procéder ? Il existe des accords officiels entre la France et Israël.

La première préoccupation des retraités français vivant en Israël est de savoir comment toucher son allocation ? Il faut dire que le choix de venir s’installer en Terre Promise ne remet pas en cause les droits en France. Il suffit d’informer la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) de votre déménagement et de votre nouveau lieu de résidence (un certificat de résidence est généralement demandé).
Le système le plus simple est de percevoir sa pension sur un compte bancaire français et de transférer soi-même l’argent. Mais attention aux commissions élevées prélevées aussi bien par la banque en France qu’en Israël. Il faut se renseigner sur leur montant et négocier des réductions en tant qu’opérations régulières. Quoi qu’il en soit, ces transferts sont payants.
Une autre solution est de retirer de l’argent avec votre carte bleue française. Vous avez droit à un retrait de 500 euros par semaine avec des frais fixes de 7 euros par retrait, quel qu’en soit le montant. C’est une solution facile et avantageuse que beaucoup d’immigrants français pratiquent.
Enfin, depuis 2005, une initiative intéressante a été prise par la direction de l’Autorité de la Poste en Israël. Elle a décidé d’aider les clients du 3e âge ayant fait leur alya récemment et recevant l’argent de leur pension de l’étranger en supprimant toute commission sur la réception de celle-ci. De plus, l’ouverture d’un compte à la Poste et l’activité de celui-ci ne coûtent rien contrairement aux banques dont les frais sont plutôt élevés.
Pour les anciens  fonctionnaires de France, ils jouissent des avantages de ceux vivant à l’étranger par l’intermédiaire des services des 3 consulats français d’Israël (Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa). Pour cela, il faut faire une demande auprès de la caisse de retraite française afin qu’ elle transfère la pension en Israël. Les démarches durent trois mois environ. Cette solution est très avantageuse car elle assure le versement de la retraite « à date fixe » (tous les début du mois) au taux de change des chancellerie. De plus, aucune commission bancaire n’est prélevée. Ainsi, en Israël, les ex-fonctionnaires français gardent les avantages liés à leur statut.
Concernant les prélèvement types CSG ou CRDS, si vous n’êtes plus fiscalement domicilié en France, ces taxes ne seront plus prélevées sur votre pension. Quant aux impots, vous continuerez à les payer en France si vous y séjournez plus de 183 jours par an, ou si votre foyer et vos intérêts économiques y sont situés. Dans le cas contraire, votre imposition dépendra de la convention fiscale signée entre la France et Israël.
L’avantage de percevoir une retraite française est bien sûr d’être versée en euros. Le taux de change favorable et le moindre cout de la vie en Israël donne l’impression agréable d’être « riche » et de pouvoir s’offrir ce qui n’est pas toujours possible en France : des cures à la Mer Morte et des séjours dans les palaces d’Eilat pour des prix impensables en France (exemple : 5 jours 4 nuits en demi-pension dans un 5 étoiles d’Eilat pour 230 euros par personne hors saison).

Deuxième préoccupation des retraités : la santé. Là encore, aucun soucis à se faire. Israël n’a rien à envier à la médecine des autres pays développés. Il existe ici tout ce qui existe de mieux dans le monde ! Contrairement à la France dotée d’un seul organisme centralisé, la Sécurité Sociale, Israël propose un système de Koupot Holim, c’est-à-dire de plusieurs caisses-maladies différentes. Suivant son affiliation, chacune procure des prestations générales et spécifiques avec des taux de remboursement qui peuvent légèrement varier suivant le contrat souscrit. Une fois inscrits à l’une d’entre elles, les soins sont prodigués par un médecin relevant de cette caisse. Chaque citoyen doit obligatoirement s’assurer auprès de l’une d’entre elles. Il peut également souscrire une assurance complémentaire qui coûte environ 60 shekels par mois (variable aussi selon les caisses et l’âge). Pour les Français qui perçoivent une retraite en France, les cotisations continuent d’être prélevées normalement et les droits à la Sécurité Sociale française n’est pas remis en cause par l’installation en Israël. Ainsi il est possible, lors de séjours en France, de continuer à se faire soigner dans l’Hexagone en envoyant comme d’habitude les feuilles de soin à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPM).

Pour bien s’intégrer à la vie israélienne, mieux vaut maîtriser la langue, clé de toute bonne intégration réussie. Pour cela, il faut impérativement apprendre l’hébreu. Les oulpanim sont spécialisés pour cela. Ils permettent en plus une vie sociale et collective, de faire de nouvelles connaissances et amis, de partager ses expériences d’alya, d’échanger des conseils pratiques. Ils représentent un pan nouveau de la socialisation en Israël. L’avantage des oulpanim réservés aux retraités est d’y côtoyer des gens du même âge, sans complexe face aux difficultés de la langue hébraïque. Pour certains, c’est si bon de se retrouver sur les bancs de l’école à l’âge de la retraite !
L’inconvénient des oulpanim réservés aux retraités est un rythme d’enseignement plus lent sans impératif de réussite pressant. Du coup, il s’agit plutôt d’un apprentissage récréatif que d’études magistrales.

Les retraités ayant travaillé et cotisé en Israël
Il existe ici 2 sortes de cotisation individuelles : les fonds de retraite (keren pensia) ou les caisses de pension (koupat gemel).
Un fonds de retraite est un plan individuel d’investissement par capitalisation à long terme qui permet de toucher une allocation le reste de sa vie (équivalent à l’épargne retraite en France). Il en existe plusieurs en Israël. Le client peut choisir librement dans lequel cotiser. A l’âge de la retraite, l’épargne est versée soit mensuellement, soit totalement en une fois. En cas de décès, la pension revient au conjoint vivant.
Une caisse de pension est un plan d’épargne privé à moyen ou long terme qui donne droit à des réductions d’impôts. Un versement mensuel minimum est définit par la caisse elle-même. L’argent est investi en bourse, dans des placements diversifiés. Les bénéfices de la caisse sont ensuite partagés entre les cotisants à hauteur de leurs parts. Israël compte plusieurs caisse de pension parmi lesquelle le cotisant peut préférer investir. Ce dernier peut toucher son capital 6 mois après la date de sa sortie en retraite, de sa démission ou de son licenciement. Le senior quant à lui peut toucher l’argent sans impots dès 60 ans à condition d’avoir cotisé minimum 5 ans. Les frais de gestion se montent à 2% par an.
Le nouveau système des multi-fonds de pension permet aux fonds de retraite de proposer des programmes financiers variés selon les différentes classes d’âge. Chaque option diffère. Ainsi, la part bénéfice/risque varie suivant le choix. Le but est d’optimiser l’épargne suivant les priorités de chacun.

Après les réformes de 1995 et 2003, les fonds de pension ont été mis hors circuit bancaire. Ils n’ont plus été assurés par le gouvernement mais ont inversi leurs avoirs sur le marché des valeurs pour les faire fructifier. L’avantage a été une meilleure gestion, l’inconvénient, la dépendance aux marchés financiers. Du coup, pour faire gagner des bénéfices à leurs clients, les fonds de retraites doivent prendre des risques car en économie, il n’y a pas de bénéfice sans prise de risque.
En novembre 2008, le Ministère du budget et la Banque d’Israël ont décidé de renforcer les décisions financières prises par le gouvernement Olmert pour sécuriser les fonds de retraite. Les seniors visés par ce plan sont ceux ayant atteint 60 ans et ceux disposant de faibles revenus. Ce plan partiel bénéficie donc en premier lieu aux retraités pour leur assurer un minimum décent. Il constitue un programme socio-économique important en assurant les économies des plus pauvres investies dans les fonds de retraite, un revenu minimum à l’âge de la retraite et des bonus pour les économies de retraite.
Il existe déjà un filet de sécurité concernant les caisses de retraites qui proposent des options solides parfois même sans aucune prise de risque. Cette solution permet un revenu convenable au fil des ans sans pertes dramatiques du capital même en cas de crise. Chaque retraité peut demander à sa caisse israélienne de changer de plan pour un plus sûr selon son choix.
Pour les fonds plus anciens (avant 1995), l’argent qui a été investi est sécurisé par le gouvernement et n’ont donc pas subi de pertes.

Un retraite heureuse et active
Pour tous les retraités d’Israël, il existe de nombreuses réductions. Les mairies octroient à chacun d’entre eux une carte ‘’pensionnaire’’ permettant les rabais suivants : – 50% sur la redevance TV, les transports en commun, les spectacles et dans les parcs nationaux et – 30% sur la taxe municipale (arnona).
Il existe également des maisons de la culture dépendant des mairies, les matnasim, présentes dans tous les quartiers. Elles offrent une grande diversité d’activités aussi bien sportives que culturelles pour des prix modiques.
Enfin, pour les retraités actifs, désirant faire partager leur expérience et leur temps, en faisant « quelque chose pour le pays », il existe le volontariat civil. Cela permet de participer à la vie locale et de s’intégrer à la société israélienne en la découvrant de l’intérieur. Les formules de volontariat sont aussi nombreuses que variées. Il n’y a que l’embarras du choix : armée, police, hôpitaux, resto du coeur, handicapés, musées, etc. Ce volontariat donne un nouveau sens à la retraite. Ici, le troisième âge n’est pas rejeté de la société. Il en est une composante importante qui participe encore à son développement et à sa cohésion.